Les yeux revolver : les secrets de la communication 2

Bonsoir tout le monde, lundi je suis allée voir un spectacle donné au bar de l'université par un groupe d'étudiants. Superbe performance et pêche communicative, une série de reprises de morceaux traditionnels et de scènes de comédies musicales américaines des années 70-80, Grease et autre.
Ce qu'il y a d'amusant avec ce genre de mises en scène, c'est l'outrance de la gestuelle et des mimes, comme au théâtre et dans n'importe quelle chorégraphie la communication passe avant tout par le corps. Pour une fois on se fiche un peu de ne pas comprendre les paroles, on est emporté par le mouvement de la musique et des allées-venues des comédiens sur scène.
Le fait est que, dans la vie courrante, on en dit beaucoup plus long sur soi à travers ses mimiques et ses gestes qu'à travers ses mots. Le fait de s'exprimer dans une langue qui n'est pas la sienne accentue cette tendance, on essaye de renforcer le poids de sa parole par un surcroit d'expressions.
De toute façon il y a certaines situations où les mots sont franchement superflus, le regard et toute la communication infraverbale couvrent le bruit des mots. La bande dessinée Dans mes yeux de Bastien Vivès est une illustration de ce dialogue souterrain. L'histoire est simple : les prémisses d'une liaison éstudiantine de la rencontre à la première nuit, mais le procédé est des plus originaux, car le récit est dessiné en caméra subjective, on ne voit ni n'entend le garçon mais uniquement le regard curieux, amoureux et attentif qu'il pose sur la fille.
Le lecteur est invité à se substituer au regard masculin, à se laisser fasciner par les yeux de chats de cette charmante rousse, et à tenter de percer ses mystères sans que beaucoup de mots soient échangés. Tout le monde n'aime pas ce type de lecture j'en convient, et pas non plus dans la réalité ce type de relation ou tout se joue à demi-mot. Par bonheur, il existe aussi des femmes qui savent exprimer avec une clarté franche et salvatrice leurs intentions à leurs hommes.

 sympathique parodie de Robin des Bois en bd
Pour terminer, je parlerai de la facheuse tendance de certains films - toutes nationalités confondues - à remplacer de bons dialogues et des émotions nuancées par des silences éprouvants et un jeu d'acteurs totalement dépourvu de subtilité, dès fois que le spectateur, cet imbécile, n'aie pas compris ce que l'on cherche à lui marteler.

Fausse bande-annonce extraite du film Tonnerre sous les tropiques avec Kirk lazarus alias Robert Downey Jr. enjoy et bonne soirée ^^

Commentaires

  1. Bonjour Ismène. Comme je suis ignare en matière de B.D. je suis allée voir qui était Bastien Vivès car son dessin me plaît.Il a l'air tout jeune à ce que je vois sur les vidéos que j'ai trouvées sur le Net.Merci de nous l'avoir fait découvrir.Ton blog est varié et tout à fait intéressant!
    Tante Agrado

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  2. Dans la vie courante, dis-tu, on en dit plus sur soi par ses mimiques et par ses gestes que par ses paroles...Pas sûr! C'est ainsi que les gourous ou tout simplement les spécialistes en communication, peaufinent leur personnage en étudiant mimiques et gestuelles devant la glace, pour avoir l'air du personnage qui est supposé plaire à la dupe ou au client potentiels.On apprend par exemple comment manipuler l'auditoire par sa gestuelle, dans un petit groupe!Utile à savoir pour contre-manipuler ou du moins discerner celui qui tente de manipuler. Dans un premier temps, il se tient en retrait et observe ce qui se passe.Une fois qu'il a identifié le leader, il imite les gestes de celui-ci et ses attitudes, jusqu'à respirer à son rythme(!)Il éveille ainsi la sympathie inconsciente de celui-ci, qui dès lors ne se méfie pas de lui. Alors l'autre peut commencer à entrer en scène...

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    1. Bien entendu, je ne nie pas du tout que ce genre de techniques et de personnages existent. Je parlais des individus lambdas qui n'ont pas été formés a ce genre de pratiques même s'ils sont au fait de leur existence. C'est d'ailleurs mon cas, je ne suis pas du tout bonne comédienne !

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    2. Bonjour! Pour en revenir à votre message de départ, "on sent le regard amoureux et craintif que le dessinateur porte sur le personnage" dites-vous.Vous le sentez...à quoi?A ce que vous voyez...et à ce que vous imaginez d'après ce que vous voyez. Donc l'apparence d'une personne, je veux dire, sa façon de se tenir, de regarder le monde, de se présenter, reflèterait le fait qu'elle soit ou non , disons, aimée. Et là, je fais un grand bond: les chrétiens qui se disent aimés de Dieu,le croient-ils vraiment? sinon, cela devrait se voir à leur apparence, leur façon de marcher, de sourire, de respirer etc Bon, vous me pardonnerez ce détournement de vos réflexions, c'est que nous sommes le jour de l'Ascension.A ce propos par ailleurs, savez-vous qu'en Espagne,pays pourtant longtemps très catholique, ce jour ne fut jamais férié.

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