Bestiaire fantastique

Bonsoir, à l'approche de la célébration de la Toussaint et du soir d'Halloween, ancienne fête celtique du Samain durant laquelle les mondes des vivants et des morts s'unissaient pour une éphémère communion, je vous propose une nouvelle excursion en littérature jeunesse. Nous parlerons aujourd'hui, à travers un court roman et un album illustré, d'esprits et autres créatures issues du bestiaire des mythes et légendes, qu'ils soient bénéfiques ou hostiles aux humains. Commençons par Les chats de la romancière Marie-Hélène Delval, excellent petit roman fantastique paru en 1997.
Sébastien, douze ans, s'apprête à passer un été tranquille à la campagne à pêcher, jardiner, et lire auprès de Da, son grand-père adoptif, ses parents n'ayant pas cette année-là les moyens de partir en vacances au bord de la mer. Les jours s'écoulent dans une douce routine, soudain dérangée par l'apparition d'un magnifique chat noir aux yeux d'une troublante couleur argentée sur le perron de Da. Ce premier chat est bientôt suivi par un autre félin identique, puis encore un autre, alors que tout autour du pavillon de Da, dans le bois et sur la colline environnants, l'on découvre des cadavres d'animaux exsangues. D'où viennent ces mystérieux chats et quelle menace pèse sur l'enfant et le vieillard qui, tour-à-tour narrateurs, confient au lecteur leur angoisse grandissante ? Je n'en dis pas d'avantage et conseille vivement ce livre à tous les publics dès l'âge de huit ou neuf ans. Le suspense rondement mené, l'atmosphère étouffante, associés à un savant mélange de réalisme tendre et de fantastique - la reprise de la thématique du chat associé aux puissances infernales est menée de manière à la fois originale et fidèle à la tradition - font de ce livre un classique de la littérature jeunesse à découvrir.
Le livre des créatures de l'illustratrice Nadja, éditée dans sa version augmentée en 1997, se présente comme un bestiaire rigoureux, faisant les portraits des créatures fabuleuses les plus célèbres de toutes les mythologies du globe.
L'ouvrage est composé d'un ensemble de portraits de ces êtres fantastiques réalisés sur fonds noir, avec en vis-à-vis un texte descriptif des vie et mœurs de chaque créature, son habitat, ses besoins physiologiques, sa provenance géographique, son rapport aux humains et les éventuels moyens de le vaincre en cas d'hostilité affichée, ou, au contraire, de s'attirer ses bonnes grâces. Ci-dessous un Eeqidi, monstre à tête d'homme surmontant un corps de chien du folklore inuit, localisé dans les plaines désertiques du Groënland. Dangereux et agressif, il dévore le cerveau de ses proies, se méfier de son aptitude à passer pour un malheureux canidé errant afin d'attirer ses victimes. 
Autre peinture d'une licorne, animal sylvestre issu de la mythologie européenne, doté d'un corps équin et d'une longue corne poussant sur son front. Symbole de pureté et de puissance, elle ne peut être approchée que par des jeunes femmes vierges. Elle porte bonheur à ceux qui la voient. Mais au fil des pages vous découvrirez également les tengus, oiseaux à la force surhumaine résidant au Japon, le Bannik, lutin amateur de bains chauds venu de l'est, et bien d'autres encore... Ce bestiaire fantastique est un superbe ouvrage que je conseillerai dès la grande section de maternelle ou le CP, idéal pour s'initier chaque jour aux mythes et légendes avec de jeunes enfants. Les illustrations simples et expressives, sont de véritables tableaux de maître.
Terminons par le morceau aux couleurs d'automne d'un groupe américain
de house music, à bientôt  !

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