Carnet de voyage

Bonsoir, l'un des plus charmants aspects traditionnels de Fribourg est son intimité avec l'eau. Elle n'est certes pas Venise mais est traversée par une large rivière - la Dreisam - et comprend quelques lacs, beaucoup de fontaines, et de multiples canaux de toutes les tailles serpentant au fil des rues. Les enfants y pataugent dès qu'il fait beau et un proverbe local affirme que si un(e) touriste pose par inadvertance le pieds dedans il épousera un(e) fribourgeois(e). D'ici peu la ville de Fribourg va lancer un bateau sur le Rhin, modestemment baptisé le "Freiburg", il sera chargé de petites missions de patrouillage, je l'ai appris de ma supérieure qui sera sa marraine et sabrera le champagne.
Quand on me parle des flots du Rhin, je pense immédiatement au rocher de Saint Goarshausen où la Lorelei déploie ses charmes de pierre. Selon la légende, les marins envoûtés par le chant de cette fée venaient s'échouer contre les récifs. Heine a composé un fameux poème sur ce thème.
Bon cela dit, Fribourg possède aussi toutes les caractéristiques des villes modernes, des plus sympathiques - musiques, librairies, petits restaurants, tramways - aux plus contestables - bureaux excédentaires, logements rares et chers, stress matinal - etc.
Bon je suis en train de faire quelque chose de typique du discours publicitaire et des dépliants touristiques. Pour vanter une ville, il est toujours bon de dire qu'elle se situe entre modernité et tradition. On vous fait miroiter une sorte de petit éden préservé des souillures du monde moderne mais quand même pourvu de tout le confort et connecté 24h sur 24 grâce à la téléphonie, les antennes paraboliques et internet.Un peu comme si on mélangeait cette vue enchanteresse du Paradis
"El paraiso", de Rodolpho Arellano, peintre nicaraguayen (1991)

et cette belle chambre de geek ^^
Il y a plein d'endroits préservés magnifiques à Fribourg dont des coins de campagne verdoyant à deux pas de la cité où je gite, abritant nombre de sympathiques petites bêtes, lapins, canards, poules d'eau, écureuils... Et la cité semble elle-même paisiblement assoupie aux heures de sieste en fin de semaine.
Vue du centre-ville depuis le Schlossberg, l'ancienne place fortifiée.

Mais l'on n'est pas du tout coupé du monde pour autant, en témoigne les instruments des musiciens que l'on croise - des guitarres et accordéons aux balafon ou didgeridoo et les réactions en cas d'évènements internationaux qui n'ont rien à envier à celles des grandes villes. Hier, c'était le match Allemagne-Portugal de la coupe d'Europe. Cela m'a permis de constater que les beuglements des supporters fribourgeois ne différent pas tellement de ceux des supporters lyonnais, les insultes sont quasiment transposées telles quelles et les pétards éclatent à partir des mêmes heures, parfait exemple de l'universalité de certains comportements !
 Pour terminer, une petite leçon de poétique avec Star Wars et Kaamelott, pour raconter vos tribulations dans votre patrie ou à l'étranger, ne négligez jamais le style, ça joue beaucoup.

A très bientôt et bonne semaine :-)

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