La Reverdie

Bonsoir à tous, au Moyen-Age il n'y avait pas de printemps ni d'automne, je veux dire que les termes pour désigner ces saisons n'existaient pas, d'après ce que nous avait appris une prof d'ancien français et de littérature médiévale sûre de son fait. Il existait en revanche un motif littéraire utilisé pour décrire la renaissance de la nature, on l'appellait la Reverdie. Il célébrait la verdure, la douceur de l'air et indiquait au sein d'un récit un retournement de situation. Exemple : Tandis que la nature en fête se parait de mille couleurs, le chevalier Lancelot/Perceval/Gauvain se mit en route dans le but d'abattre : le dragon sous la montagne/une armée de Sarrazins/le seigneur des terres voisines qui enquiquinait son suzerain, etc choisissez vos mentions favorites.
extrait de l'admirable Bd Cinémastock par Alexis et Gotlib
Et à notre époque, encore plus étonnant, ces saisons sont réellement en train de disparaître, tant le climat ne cesse de se conduire de façon surprenante. Fribourg vient ainsi de passer sans transition en quelques jours de l'hiver à l'été, d'averses de grêle à large ciel azuré, de 13 à 28 degrés. Il faudrait inventer un terme spécifique pour décrire l'arrivée si brutale de l'été, je viens de consacrée la journée entière à une série de "premières fois" estivales qui s'échelonnent habituellement sur une période beaucoup plus vaste. Première journée passée en manches courtes et sandales, premiers bruits de tondeuse à gazons et odeurs de verdure coupée, première glace, premier après-midi à se baigner, sécher à l'ombre des arbres, marcher pieds nus dans l'herbe, observer des insectes - une araignée tissant sa toile dans le voisinage de ma serviette - , la carnation des gens devenue blafarde durant l'hiver - l'épaule fleurie d'une fille dans un tram dont on aurait dit que de vraies roses lui sortait de la peau, chapeau le tatoueur ! -, entendre le soir les auto-radios gueuler à fond, voir tout le quartier vivre sur son balcon fenêtres ouvertes, se dire qu'on se croirait presque en vacances...
Lundi, retour au turbin mais j'ai  quelques sorties et travaux de stage intéressants prévus la semaine prochaine, il va de soi que j'en toucherais un mot dans mes notes.

Ils ne s'annoncent pas du tout comme celui-là (Seigneur des Anneaux, dialogues Kaamelott),
j'ai du mal avec l'alcool et je peux parfois être drôle ! A bientôt et profitez des beaux jours.

Commentaires

  1. Zut mon commentaire est parti, je recommence. Ben oui ma bonne dame, c'est qu'il n'y avait, comme dans l'Antiquité, que deux saisons: celle pendant laquelle on pouvait naviguer, en gros de mai à octobre, et l'autre durant laquelle on ne le pouvait pas. Alors, le temps a laissé son manteau de vent de froidure et de pluie et s'est vestu de broderie de soleil luisant clair et beau, youpi,"ils" vont pouvoir prendre la mer et venir me délivrer, se disait le prince enfermé dans sa tour.
    Signé:Charledo

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  2. Charledo tu aurais pu ajouter que le "premier temps" existait néanmoins puisque le 1er mai était le début de l'année et de la "belle saison", de même que le 1er novembre était le début de la "mauvaise saison",( c'est pas pour rien qu'en ce premier jour de la saison des tempêtes on faisait la fête aux morts pour qu'ils viennent pas nous casser les pieds pendant les nuits d'hiver, à hurler sur la lande pour qu'on leur ouvre la porte de la maison -ouvrez surrrrtout pas!)

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