Branches celtiques

Bonjour, me voici de retour pour vous parler à nouveau d'histoire, intéressons-nous cette fois aux civilisation celtes, ces peuplades ayant occupé le continent européen bien des siècles avant le début de l'ère chrétienne. Ci-dessous Cernunnos, dieu aux bois de cerf, protecteur des animaux et des forces de la nature sur le chaudron de Gundestrup, second siècle av. J.C.
Tout le monde connait nos fameux "ancêtres Gaulois", popularisés par Astérix et Obélix, les comiques gaulois crées en 1959 par Goscinny et Uderzo. En réalité le terme "gaulois" vient du grec "galate" et du latin "Galli", mots péjoratifs qui signifient à peu près "étrangers" ou "envahisseurs".
Ci-dessous, un panorama de l'ensemble des personnages de la série, pour ceux qui connaissent, amusez-vous à les répertorier !
Les gaulois sont à l'origine des celtes, le terme celte vient de l'indo-européen "keletos", "rapide" ou "kel-kol", "colon", "habitant". Les premières peuplades celtes, venues d'Asie centrale, ont commencé à coloniser les terres européennes vers le second millénaire avant J.C.
A noter que certaines tribus ont migré dans la direction inverse allant jusqu'à s'installer dans les steppes extrême-orientales comme l'a prouvé la découverte de momies européennes dans le désert chinois du Xinjiang.
 
Le dernier roman que j'ai lu se déroule au sixième siècle av. J.C., époque à la frontière entre l'histoire et les légendes, sur laquelle peu d'informations historiquement avérées nous sont parvenues. Sobrement intitulé, Même pas mort, ce livre, sorti ce mois d'août, est le premier volume d'une trilogie, Rois du monde, écrite par le talentueux Jean-Philippe Jaworski, professeur de français à Nancy et écrivain à ses heures perdues. En voici le résumé. 
"Je m'’appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, fils de Belinos. Pendant la Guerre des Sangliers, mon oncle Ambigat a tué mon père. Entre beaux-frères, ce sont des choses qui arrivent. Surtout quand il s'agit de rois de tribus rivales… Ma mère, mon frère et moi, nous avons été exilés au fond du royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu'’il n'est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés. Là-dessus, le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s'est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : mon frère et moi, il nous a envoyés guerroyer contre les Ambrones. Il misait sur notre témérité et notre inexpérience, ainsi que sur la vaillance des Ambrones. Il avait raison : dès le début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril. Comme prévu, je suis tombé dans un fourré de lances. Mais il est arrivé un accident. Je ne suis pas mort."
une torque, parure celte portée en collier
Ce récit n'est pas exactement un roman historique, Bellovèse n'a pourtant pas été inventé par l'auteur qui a choisit d'imaginer la vie d'un conquérant celte semi-légendaire.
De fait, l'écriture oscille entre une reconstitution historique très fidèle de la vie de l'époque et une atmosphère imprégnée des mystères, superstitions et magies de ces temps obscurs. Les personnages, guerriers en quête de gloire et de conquêtes, paysans harassés de labeurs, chefs perpétuellement rivaux à la diplomatie hiératique et codifiée, savants druides guérisseurs, bardes conseillers relayant chants et nouvelles ou prêtresses sacrées retirées sur une île sanctuaire, interagissent naturellement avec des dieux et des esprits. Présences malicieuses venues les visiter en songes, dans les états de transes ou d'ivresse, ou les narguer dans tout lieu où les forces de la nature peuvent l'emporter contre les humains, marais sauvages, littoraux semblant à leurs yeux le bord du monde, et bois profonds. 
la déesse Epona Rigantona "la grande reine" sur sa jument
Le roman s'ouvre sur un Bellovèse vieillissant, ayant pris la décision de narrer en détails sa vie à un marchant grec afin qu'il répande sa renommée bien au-delà des frontières de son royaume. Le vieux conquérant entame son récit par l'épisode qui justifie le titre du roman. Le narrateur, alors jeune guerrier, est tombé au combat victime de blessures mortelles auxquelles il survit pourtant par un mystérieux hasard. Frappé de tabou pour cette résurrection miraculeuse, Bellovèse doit partir interroger des devineresses pour savoir ce que sera son avenir et faire remonter à la surface de leur chaudron des bribes de son passé.       
dieu guerrier en bronze, 1er siècle av. J.C.
Le récit s'articule autour de l'enfance et la jeunesse de Bellovèse mais ne procède pas de façon linéaire, l'histoire serpente entre plusieurs époques, reliées entre elles par le fil du souvenir, des prémonitions entrevues en rêves ou lors des moments de bascule de la vie. Impossible à décrire sans en gâcher des épisodes, ce récit ralentit parfois et la narration demande une certaine attention mais pour la beauté de l'écriture et l'immersion dans ce monde lointain ce livre vaut plus que le détour. Vivement les tomes suivants qui sortiront les deux prochaines années.     
  
Terminons par un morceau de rap celtique qui a bien vieilli, un hit de l'été 1998, une de mes musiques préférées de l'époque, j'avais l'excuse d'avoir tout juste dix ans :)
A la semaine prochaine !


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