Pousses printanières

Bonjour, pour attirer le beau temps qui se fait désirer, l'alternance d'ondées et de soleil, de poussées de chaleur et de froidures se succédant à un rythme frénétique depuis quelques temps, commentons aujourd'hui une courte sélection de productions picturales printanières.
Commençons par un tableau de l'époque classique, Le Printemps ou le Paradis terrestre de Nicolas Poussin (1594-1665) réalisé entre 1660 et 1664. Première œuvre de la série les Quatre saisons, cycle de quatre tableaux peints au crépuscule de sa vie pour le duc de Richelieu, dans lesquels la succession des saisons et des heures du jour se mêle à des récits mythiques et des symboles empruntant à des thématiques à la fois chrétiennes et païennes. On distingue ici Adam et Eve s’apprêtant à cueillir la pomme fatale au milieu d'une nature chatoyante et luxuriante, image de l'innocence et de la jeunesse du monde.

Remontons dans le temps jusqu'au premier siècle de notre ère, voici une peinture représentant la déesse Flore, détail d'une fresque de la villa Ariana située dans l'antique cité de Stabies, partiellement détruite comme Pompéi et Herculanum par l'éruption du Vésuve de 79 ap. J.C. Je ferais sans doute bientôt une note sur ce sujet. Flore que les Grecs nomment Chloris, est la personnification romaine du printemps et de la floraison, elle est la compagne de Zéphir, dieur du vent d'ouest, et selon une tradition rapportée par le poète Ovide, elle permis à Junon/Héra de concevoir le dieu Mars par génération spontanée en la touchant d'une herbe magique fécondante. Son culte était célébré en avril et donnait lieu aux fêtes des Floralies.

Terminons par une œuvre du courant symboliste germanique sobrement intitulée Le printemps, réalisée en 1862 par Arnold Böcklin (1827-1901), peintre et sculpteur suisse. L'éveil de la nature est associé à celui d'une nymphe s'étirant avec grâce au son de flûte d'un charmant faune lui tournant le dos.

Pour conclure, je vous laisse apprécier l'envoûtante prestation d'une chanteuse et poétesse tunisienne révélée par le printemps arabe, Emel Mathlouthi !