Crazy sixties

Bonjour, pour terminer cette semaine en chansons, je vous propose un article sur la musique des années soixante, époque bénie du rock et de la contre-culture ressuscitée dans de nombreuses œuvres, ici une bande-dessinée et un film. Commençons par California Dreamin' de Pénélope Bagieu. Paru en septembre 2015, ce surprenant roman graphique, entièrement réalisé au crayon à papier, relate la brève existence de Cass Elliot (1941-1974), talentueuse chanteuse du groupe The Mamas and The Papas. Le titre choisi est celui de leur chanson la plus célèbre.
La narration comme le dessin suit un procédé dynamique et décousu puisque l'on découvre sa vie à travers différents chapitres narrés par chacun de ses proches. Cass Elliott est née Ellen Cohen, en pleine Seconde guerre mondiale, dans une modeste famille juive américaine. Très tôt passionnée de chant et d'opéra, elle compense un surpoids et divers problèmes de santé qui l'handicapent par un charisme culotté et une voix d'or. Engagée dans de nombreux groupes dès son adolescence, elle finit par trouver le succès, un peu par hasard, dans le quatuor The Mamas and The Papas qui remporte un audience phénoménale grâce à leur tube "California Dreamin'" sorti en 1966, pensé au départ comme une aimable chansonnette sans prétention. Une grande part de l'album est axé sur l'évolution du groupe et les tensions artistiques et sentimentales qui aboutiront à son explosion, ainsi que sur l'atmosphère de fête et de délire permanent des années soixante que rend très bien la mouvance du dessin épousant la gestuelle des personnages et le rythme de la musique. Plutôt qu'une biographie classique, il s'agit de l'interprétation d'une vie qui constitue une belle surprise, drôle et mélancolique, à découvrir.
Plus déjanté encore, le film Good Morning England/The Boat That Rocked de Richard Curtis, sorti en 2009, inspiré par l'histoire Radio Caroline conte l'épopée d'une radio pirate émettant depuis un bateau ancré au large de l'Angleterre.
En cette année 1966, toute l'Angleterre vibre au son des nouveaux standards de la musique rock et pop, majoritairement diffusé par des radios illégales, les stations officielles comme la BBC n'en diffusant qu'une très faible part. La plus illustre et préférée du public étant située sur un bateau ancré dans les eaux internationales de la Mer du Nord. Dénommée Radio rock, elle est animée par une équipe éclectique de huit disc-jockeys, accompagnée du filleul de l'un d'entre eux et de leur fidèle cuisinière. Sans compter les passagers clandestins, les visites bimensuelles des fans et petites amies des DJs et autres personnages hauts en couleurs. Tout ce joli monde ne vibrant que pour l'excès de drogue, de sexe et de musique et son partage sur les ondes. Le très corseté gouvernement britannique charge deux de ses meilleurs agents de mettre un terme à leurs activités, par tous les moyens possibles, quitte à organiser le sabordage physique de l'inébranlable navire. Ce film m'a laissé une impression mitigée, il est formidable pour tout ce qui concerne l'ambiance musicale avec sa bande-son impeccable, la dimension héroïque et aventureuse du bateau jusqu'au somptueux final, ainsi que de nombreuses trouvailles hilarantes dans la description du caractère des personnages. En revanche il est sacrément plombé par une accumulation de blagues sexistes et homophobes qui gâchent l'ensemble, dommage. Je conseillerai donc de le regarder avec un œil critique, avant tout pour le plaisir de la musique ;)    
Terminons par un solo enchanteur de Cass Elliot, désormais, pour assurer des articles de qualité, je publierais plutôt tous les douze à quinze jours, à bientôt !

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