Nouveaux classiques

Bonjour et bonne année à tou-te-s,je vous souhaite le meilleur à découvrir, lire et vivre pour 2016 ! Espérons pour l'avenir des sociétés plus justes, égalitaires et moins violentes. En ce qui me concerne, j'ai toujours plein de projets pour l'avenir, écrire, publier, militer et peut-être voyager en Allemagne, Espagne ou ailleurs en Europe si j'en ai la possibilité, inutile de faire trop de plan sur la comète, rien ne se passe jamais comme prévu. En attendant commençons l'année nouvelle par la revue de deux œuvres, adaptations contemporaines de classiques de la littérature. Gemma Bovery de l'illustratrice Posy Simmond, publié en France en 2000, est une relecture plaisante du Madame Bovary de Gustave Flaubert paru en 1856, féroce critique de la société bourgeoise et des illusions romantiques écrite d'après un fait divers de l'époque. Tout aussi satirique que son modèle et relevé d'une pointe d'humour britannique, ce roman graphique séduira les amateurs de roman réaliste et de bande-dessinée.  
Le récit débute par une sinistre journée dans un petit village de Normandie. Une jeune femme, Gemma Bovery, vient de mourir d'une cause inconnue, elle et son mari Charlie, de nationalité anglaise, s'étaient installés quelques mois plus tôt dans cette verte campagne pour fuir Londres, leur train de vie insupportablement stressant et la relation difficile qu'entretient Charlie avec son ex-épouse. C'est Raymond Joubert, ancien bobo parisien reconverti en artisan boulanger qui narre leur histoire, entrecoupée par des fragments du journal intime de Gemma. D'abord amusé par ces nouveaux venus, il est vite fasciné par la jeune femme dont le destin lui semble coïncider de manière troublante avec celui de l'héroïne de Flaubert. Gemma s'ennuie, de prime abord séduite par la beauté du bocage, ses vieilles demeures et ses petits commerçants, elle déchante rapidement, exaspérée par la médiocrité des habitants et de sa propre existence, vide de sens, au point de tomber vite dans les bras de plusieurs amants. Cette comédie grinçante est à la fois commentée et orientée par Raymond qui tient le rôle de spectateur voyeur et d'élément perturbateur dans la vie de Gemma, notamment en contrecarrant ses liaisons adultères. Le final arrive après une tortueuse enquête n'épargnant aucun des protagonistes. A découvrir tant pour le dessin primesautier que pour l'esprit incisif de l'auteure !  
Poursuivons avec La belle personne de Christophe Honoré, film sorti en 2008 dont le scénario s'inspire de La princesse de Clèves de Madame de La Fayette, roman précieux publié en 1678.
Le roman de Madame de La Fayette se tenait dans les fastes de la cours des Valois au seizième siècle et contait les amours contrariés de la princesse de Clèves, épouse mariée très jeune sans passion, avec le duc de Nemours, séducteur impénitent. De cette cour royale on passe à la cour de récréation du vingt-et-unième siècle, le réalisateur fait du microcosme d'un lycée parisien des beaux quartiers le théâtre d'un ballet incessant d'intrigues et de jeux amoureux qui, comme ceux de leurs illustres aïeux, tournent plus ou moins bien. La belle personne du titre est Junie. Orpheline de mère de fraîche date, elle se trouve temporairement installée chez son cousin qui l'initie à la vie de son nouveau lycée où elle devient vite la petite amie d'un de ses camarades. Relation pansement qui cède face au trouble qu'elle ressent pour leur jeune professeur d'italien, Nemours, bellâtre enchaînant les conquêtes tant chez ses collègues que parmi ses élèves. Décidée à être sincère et honnête, la jeune fille ne parvient pas à éviter le drame qui couve entre les sourires des adolescents et, à l'instar de sa lointaine et noble ascendante, fuit pour échapper à ce tumulte. Ce film est plutôt réussi esthétiquement parlant et possède une certaine grâce énergique due en partie à la bonne volonté des jeunes acteurs. L'émotion et le propos restent cependant un peu superficiels, dommage. Je recommanderais donc plutôt ce film aux amateurs d'esthétique surannée et mélancolique des belles lettres. 
Terminons sur un morceau de pop-rock réinterprété au piano, à bientôt !

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