Légèreté

Bonsoir, ce lundi, je n'ai que peu de loisirs pour écrire, une note picturale et poétique succinte et légère sur l'air du temps, avant de retourner à des activités plus concrètes et exigeantes. Ces derniers jours le temps passe et l'atmosphère oscille entre journées harassantes de chaleur ou glacées par le vent du nord comme si le printemps ne se décidait pas à s'installer. Ouvrons notre revue par un poème contemporain de Jules Delavigne, extrait du recueil Conclusions, paru en 2008.
Été/Summer  par Dorothy Webster Hawksley (1923)

Lourde légèreté

Le temps passe
Nos jours se remplissent
De choses légères
Et de tout ce qui est si important

Libre de penser comme on veut
On finit par ne penser que comme on peut

Comme un flocon de neige
Qui tremble dans l’air
La chute est lente
Le vent déroute
Mais le chemin reste
Inexorable

Idylle au printemps/Idyl in Spring par Edward Atkinson Horne (1905)

Poursuivons sur un poème d'Andrée Chédid (1920-2011), écrivaine et poétesse franco-libanaise, Les Les Les saisons du sang

J'ai des saisons dans le sang

J'ai le battement des mers
J'ai le tassement des montagnes
J'ai les tensions de l'orage
La rémission des vallées

J'ai des saisons dans le sang

J'ai des algues qui me retiennent
J'ai des hélices pour l'éveil
J'ai des noyades
J'ai des leviers

J'ai des entraves
J'ai délivrance
J'ai des combats
J'ai fleur et paix.
Hirondelle amour par Joan Miro (1934)
Terminons par un poème de la Louise Michel (1830-1905), surtout connue pour avoir été une figure révolutionnaire anarchiste, elle fut également une institutrice et femme de lettre inspirée, jugez plutôt cette ode à l'hirondelle, éprise de la liberté des courants aériens.

 Hirondelle 

Hirondelle qui viens de la nue orageuse,
Hirondelle fidèle, où vas-tu ? dis-le-moi.
Quelle brise t’emporte, errante voyageuse ?
Écoute, je voudrais m’en aller avec toi,

Bien loin, bien loin d’ici, vers d’immenses rivages,
Vers de grands rochers nus, des grèves, des désert,
Dans l’inconnu muet, ou bien vers d’autres âges, 
Vers les astres errants qui roulent dans les airs.

Ah ! laisse-moi pleurer, pleurer, quand de tes ailes 
Tu rases l’herbe verte et qu’aux profonds concerts 
Des forêts et des vents tu réponds des tourelles, 
Avec ta rauque voix, mon doux oiseau des mers.
 
Hirondelle aux yeux noirs, hirondelle, je t’aime ! 
Je ne sais quel écho par toi m’est apporté 
Des rivages lointains ; pour vivre, loi suprême, 
Il me faut, comme à toi, l’air et la liberté.

Terminons par un air de folk norvégien,je vous retrouve d'ici deux semaines pour le compte-rendu de ma visite des Imaginales à Épinal, à bientôt !

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