La marche ou la vie

Bonsoir, en ce moment la France entière ne parle que des élections municipales, en brassant beaucoup de vent, pour ma part je n'ai pas envie de partager mon opinion sur ce sujet mais j'en ai trouvé un bon résumé, succinct et percutant sur le site ci-dessous !
http://odieuxconnard.wordpress.com/2014/03/24/post-electoral/
Nous parlerons aujourd'hui de deux récits historiques de longues marches effectuées pour des raisons de survie dans des conditions extrêmes. Le film de Peter Weir Les chemins de la liberté, sorti en 2011, est une adaptation du roman A marche forcée/The Long Walk de Slawomir Rawicz, best-seller paru en 1956, relatant l'évasion d'un goulag en 1940 de sept détenus qui, pour échapper définitivement à leurs geôliers et à la politique répressive de l'URSS, se lancèrent dans un périple de plusieurs milliers de kilomètres du cœur de la Sibérie aux vertes collines indiennes en passant par le lac Baïkal, le désert de Gobi et les cimes himalayennes. Rawicz a été prisonnier politique dans un goulag mais n'a cependant pas effectuée la marche qu'il a décrite, il fut amnistié après plusieurs années de détention.   
Son récit repose cependant sur une base authentique puisqu'il s'est servi du témoignage oral d'un ancien compagnon et survivant de ce périple, Witold Glinski, homme hanté par ses souvenirs de la guerre qui ne souhaita pas témoigner par la suite. Peter Weir a donc choisi, sur la base de ces témoignages lointains et contradictoires, de romancer quelque peu les personnages de son long-métrage. Apparaissent ainsi une jeune fille de bonne famille évadée d'une ferme d'état, un américain immigré en Russie par conviction politique, un voleur à la tire, un peintre amateur et quelque autres, menés dans leur fuite par un jeune officier envoyé au goulag par la trahison de son épouse soumise à la torture, compagne pour qui il s'efforcera de survivre. Car les paysages que traversent les évadés se révèlent aussi majestueux qu'hostiles, tour à tour glacés, brûlants, forêts profondes et steppes sans fins où plusieurs marcheurs vaincus par le froid, la soif ou l'épuisement laisseront leur vie. La nature plus que le contexte historique est le véritable sujet de ce film qui accuse quelques longueurs, dues sans doute à la lenteur de la marche, mais dépeint les fugitifs de façon sobre, touchante et pudique. 
La bande-dessinée de la semaine Death Mountains, un diptyque - Mary Graves et La Cannibale - scénarisé par Christophe Bec et illustré par Daniel Brecht, paru en mars 2013, reprend elle aussi un épisode historique tragique. La Donner party ou expédition Donner est le nom donné à un groupe de quatre-vingt-un pionniers, hommes, femmes et enfants partis à la conquête de la Californie durant les années 1840.
Suite à une erreur de parcours, cette expédition se retrouva bloquée par la neige dans les montagnes de la Sierra Nevada où les pionniers durent survivre les cinq longs mois de l'hiver 1846-1847. Trente-six personnes y moururent emportées par la famine, les maladies et le froid. La narratrice de cette terrible épopée est Mary Graves, à l'époque jeune femme survivante du convoi devenue la première institutrice de la Californie. Alors que la majorité des migrants avaient installé leur campement auprès d'un lac et s'y tinrent, elle fit parti d'un groupe de secouristes volontaires partis à pied sur des raquettes à l'assaut des cols chercher de l'aide à un fort situé dans la vallée californienne qu'ils auraient du atteindre des semaines plus tôt. Cette bande-dessinée est un western tragique traité de manière intimiste sans le sensationnalisme que l'on aurait pu craindre compte-tenu de la gravité du sujet et de certains détails qui ont fait le délice des journaux à sensation dès le retour à la vie normale des survivants. En effet, les pionniers, privés de nourriture depuis trop longtemps et très affaiblis avaient du avoir recours au cannibalisme pour survivre. Si ce fait, ainsi que leur désarroi ne sont pas esquivés, la part belle est fait à l'humanité et la solidarité entre survivants, le dessin souligne leur fragilité face aux éléments déchaînés et aux montagnes, majestueuses et implacables. A lire bien au chaud les jours de grand froid qui nous restent.
Terminons pour saluer le retour du printemps, quoique l'hiver tarde un peu à s'éclipser, sur cette charmante mélodie d'Emilie Simon, à bientôt !

Commentaires

  1. Bonjour Ismène! Je n'avais pas encore pris le temps d'écouter Emilie Simon... C'est fait. J'avoue que dès le début je trouve cette vidéo quelque peu angoissante avec ses plantes serpentiformes qui vous entortillent. Par la suite cela se confirme, on se croirait dans "Sleepy Hollow"(orthographe non garantie). Alors as-tu utilisé "charmante mélodie" par dérision?

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    1. Ah non, je trouve sa voix charmante dans le sens d'un peu acidulée, c'est vrai que le clip fait gothique vers la fin lorsqu'arrive l'hiver mais les plantes serpentiformes ne me semblent pas si angoissantes !

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