American dream

Bonsoir, aujourd'hui nous allons parler des mirages de l'immigration, plus particulièrement de la fin du rêve américain avec Voici venir les rêveurs/Behold the dreamers, roman d'Imbolo Mbue, autrice camerounaise installée aux Etats-Unis, paru en France en 2016.
Le récit débute à l'automne 2007. Jende Jonga, immigré illégal venu de Limbé, ville côtière au sud-ouest du Cameroun, installé depuis plusieurs années à New-York, a réussi à économiser un pécule assez conséquent pour permettre à sa compagne Neni et leur fils de venir le rejoindre. Mieux, son nouveau poste de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier chez Lehman Brothers, devrait leur offrir la stabilité suffisante pour s'enraciner et obtenir un jour la citoyenneté américaine. Au fil des mois, tout semble aller pour le mieux. En dépit de leurs différences, une certaine complicité se tisse entre le banquier, son chauffeur et leurs familles respectives, les Jonga devenant bien malgré eux dépositaires de certains secrets professionnels ou privés d'Edwards et de son épouse Cindy. Mais voici qu'arrive la crise des subprimes, et cette image de carte postale, où travail et bonne volonté suffiraient à combler tout fossé culturel ou social, vole en éclat. Le pays se délite et le rêve américain tourne au cauchemar d'un chacun pour soi où personne n'hésitera à recourir aux pires expédients pour parvenir à ses fins. La conclusion en demi-teinte apporte une  forme d'apaisement aux protagonistes mais les aura dépouillé de leurs dernières illusions. L'Amérique d'aujourd'hui n'est plus faite pour les rêveurs. L'autrice a bâti sa narration à l'aide d'une écriture haute en couleurs qui joue des clichés avec une certaine virtuosité. Il en résulte un roman à la fois sagace et sans prétention que je conseillerai à tous les lecteurs amateurs de tragi-comédies contemporaines.
New-York office/Bureau à New-York par Edward Hopper (1962)
 Terminons par un peu de R'n'B, à bientôt !

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