Paradoxe interstellaire

Bonsoir, le dévoilement récent de la première "photographie" d'un trou noir, grâce au travail acharné d'une équipe de scientifiques me donne envie de reparler de science-fiction avec Le complexe du chimpanzé, ambitieuse trilogie en bande-dessinée, parue entre 2007 et 2008, scénarisée par Richard Marazano et illustrée par Jean-Michel Ponzio explorant les arcanes des paradoxes spatiaux.

Par une journée sans histoire de l'an 2035, un module spatial inconnu s'abîme dans l'Océan Indien. L'US Navy dépêchée pour le repêcher en extirpe deux passagers déboussolés affirmant se nommer Neil Armstrong et Buzz Aldrin et revenir de la toute première expédition sur la Lune qu'une avarie les aurait obligé à quitter en hâte. Un discours que les autorités tiendraient pour celui d'affabulateurs ou de déments si leur capsule et leurs équipements ne s'avéraient pas être des répliques parfaites de ceux de la mission Apollo 11. Hélène Freeman, astronaute de la NASA appelée pour faire la lumière sur cette affaire, ne peut qu'entendre à nouveau les dire des deux hommes puis, quelques jours plus tard, constater leur décès qui semble du à un vieillissement accéléré. Débute une quête riche en rebondissements qui exhumera entre autre un projet de voyage des soviétiques sur Mars durant la guerre froide et mènera Hélène et son équipe de la Lune à la planète rouge suivant la trace d'astronautes égarés dans un cosmos au fonctionnement inattendu. Accomplissement et déchirement pour cette scientifique passionnée qui doit abandonner sur terre sa petite fille pour réaliser ses rêves. Ce récit d'anticipation davantage que de science-fiction, servi par un scénario efficace et un dessin hyper-réaliste solidement documenté, ouvre de nombreuses pistes passionnantes que le dénouement laisse hélas dans le flou donnant une impression d'inachèvement en dépit de la qualité de l'ensemble. Une lecture conseillée aux amateurs d'odyssées spatiales et de physique quantique.

 

Terminons par une ode moderne à la Lune, à bientôt !