Femmes en mouvement

Bonsoir, demain c'est la journée mondiale des droits des femmes. Comme vous ne l'ignorez sans doute pas, les droits de la moitié des personnes humaines, sous prétexte qu'elles sont nées de sexe féminin ne sont toujours pas entièrement respectés, et ce sur tous les pays du globe, dans toutes les couches de la population et pas uniquement dans quelques pays arriérés, selon ce que certains déclarent. L'égalité entre hommes et femmes est loin d'être acquise.
En dépit de nettes progressions et d'avancées considérables, la condition féminine reste dans l'ensemble difficile. Des milliers de femmes sont chaque jour privées ou entravées dans leurs droits humains fondamentaux, interdites d'accès à l'éducation, à leurs droits civiques, sous-payées par rapport aux hommes pour un même travail, sous-représentées dans les sphères du pouvoir et les postes à responsabilité, réduites à la pauvreté, corvéables à merci sans contrepartie pour l'élevage de leurs enfants et les soins domestiques, contraintes à la prostitution, enfermées, violées, battues, tuées - le plus souvent par des hommes de leur entourage - privées de recours à la contraception et à l'avortement, mutilées sexuellement, avortées dans l'œuf parce que filles et que leurs parents ne désiraient que des garçons, plus banalement insultées, harcelées dans la rue, jaugées comme du bétail, méprisées et moquées lorsqu'elles souhaitent exprimer leur opinion... La liste est longue, mais laquelle d'entre nous ne s'est-elle jamais retrouvée dans l'une de ces situations ?
Masculin/Féminin, la pensée de la différence de l'anthropologue Françoise Héritier, paru en 1995, est un livre fondamental pour comprendre les racines des inégalités entre hommes et femmes. Il regroupe douze articles étudiant les fondements de la pensée de la hiérarchie entre les sexes. De façon universelle, le sexe masculin est en effet considéré comme supérieur au sexe féminin, des valeurs positives et négatives opposées leurs sont attribuées, différentes selon les époques et civilisations, mais le jugement positif demeure toujours en faveur des hommes. C'est ce que l'on appelle la "valence différentielle des sexes" ou plus clairement la "domination masculine". Cette répartition n'a rien de naturelle, aucun fondement biologique ne la justifie mais elle s'appuie sur des millénaires d'observation et d'interprétation des différences physiques entre les femelles et les mâles humains. Il y a fort longtemps, les premiers hominidés, s'ouvrant à la conscience, commencèrent à observer le monde autour d'eux, l'alternance des jours et des nuits, des saisons chaudes et froides, de la sécheresse et de l'humidité, le mouvement des astres et leurs propres corps. Pourquoi deux sexes, quelle utilité aux fluides qui en découlent, sperme, eau et sang mêlés ? Et surtout pourquoi seules les femelles enfantent-elles, des petits des deux sexes qui plus est alors que rien ne poussent dans les organismes mâles. D'où leur vient le pouvoir de mettre au monde des êtres à la fois semblables et différents d'elle ?
Venus de Laussel environ 25 000 av. J.C.
Aux femmes et à leurs corps furent attribués toutes sortes de pouvoirs, le féminin fut longtemps considéré comme sacré, source de vie et de mort, mystérieusement liés aux divinités, avant que les femmes soient peu à peu considérées comme une ressource précieuse à s'approprier lorsque les hommes commencèrent à mieux comprendre leur propre implication dans la procréation. Afin que les femmes leurs donnent les enfants - de préférence des garçons - qu'ils ne pouvaient mettre au monde eux-même, il fut considéré comme nécessaire de les avilir, les abrutir, les assujettir jusqu'à leur confisquer leur liberté et l'usage de leur corps, celui-ci étant considéré comme le bien des hommes s'étant institués leurs propriétaires. Ce désir de possession est malheureusement toujours d'actualité et demeure la cause des injustices imposées aux femmes. Des hommes s'arrogent toujours le droit de contrôle sur les femmes, de les violer, de les violenter physiquement et de les mettre à mort dans les pires des cas pour ne pas voir leur précieux trésor leur échapper. C'est pourquoi il est toujours important et d'actualité d'affirmer aux femmes leur droits à être des individus instruits et autonomes, libres d'être de véritables citoyennes et de décider de leur vie sans que quiconque cherche à se l'approprier.
En liens pour terminer deux sites, celui des actions de la journée du 8 mars http://8mars.info/
et une campagne contre les violences à laquelle je vous encourage à vous intéresser et à participer, vous pouvez la suivre sur twitter et/ou Facebook http://stopaudeni.com/
à très bientôt !
Une belle voix pour vous guider sur les chemins de la liberté :)

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